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Les adaptations : de la littérature au cinéma

De nombreux ouvrages, depuis très longtemps, ont été adaptés en format audiovisuel. Que ce soit en film, série ou téléfilm, il s'agit souvent d'un moyen de faire découvrir au grand public, un livre que peut-être il n'aurait pas eu le temps où l'envie de lire.

Souvent, les personnes lisent le livre puis regardent le film (et sont souvent déçues), mais c’est rarement l’inverse. Regarder un film et en lire le livre dont s’est tiré doit arriver mais je pense que c’est plus souvent dans l’autre sens que ça fonctionne.

En effet, si le lecteur veut découvrir l’adaptation audiovisuel, c’est souvent pour voir les acteurs choisis, la réalisation, le respect du décor et du texte. Mais lorsqu’on a vu un film, qu’on connaît la fin, il est souvent compliqué de se repencher dans l’histoire avec un livre.


Nous allons ici évoquer trois types d’adaptations, et je vous donnerez des exemples personnels pour chacune.



Les livres au théâtre


Parce qu’on ne peut pas faire ce genre d’article sans évoquer la plus vieille adaptation de tous les temps, il me semble nécessaire d’évoquer le théâtre et les mises en scène.


La définition de mise en scène est l'organisation matérielle de la représentation ; choix des décors, places, mouvements et jeu des acteurs, etc. (théâtre ; cinéma, télévision réalisation ; metteur en scène). Ça ne concerne pas uniquement le théâtre, mais ici on parlera de la mise en scène théâtrale.


Le metteur en scène va choisir comment jouer le texte. L'avantage du théâtre, c'est qu'il y a très peu de détails, ce qui laisse une grande liberté au metteur en scène. Il doit simplement suivre le texte, et si il le souhaite, suivre les didascalies (indication de jeu dans un texte théâtral ou scénario, écrit par l'auteur). De ce fait, si vous lisez une œuvre théâtrale, vous serez rarement déçu du spectacle puisqu'il y a peu de détails à respecter. Néanmoins, grâce à cette grande liberté laissée au metteur en scène, il peut arriver que le spectacle s'éloigne fortement de ce que l'on pouvait en attendre.


J'ai un souvenir qui ne cesse de me revenir en tête dès que je parle de mise en scène, c'est une sortie au TNBA (Théâtre National de Bordeaux-Aquitaine), faite avec ma sœur en octobre 2015. Une mise en scène de Lorenzaccio d'Alfred Musset par Catherine Marnas.

Je venais de lire la pièce, car j'aime beaucoup lire du théâtre, et je voulais donc la voir sur scène. Comme j'avais eu du mal à comprendre le texte, je me suis dit que je comprendrai mieux en le voyant en vrai. Ma sœur m'y a accompagnée, on était contentes d'aller au théâtre car c'est assez rare. Mais alors la mise en scène.. nous en sommes ressorties perdues. J'avais encore moins compris l'histoire qu'en ayant lu la pièce ! La liberté prise par la metteuse en scène a, je trouve, dénaturé le texte. Il y avait de la musique techno, des gens qui se dénudaient… Pour un texte classique, j'ai trouvé ça limite irrespectueux.

Le "souci" avec le théâtre, c'est que les grands textes classiques ont souvent été monté plusieurs fois, et les metteurs en scène qui décident d'en faire une nouvelle production ont la nécessité de se renouveler pour ne pas proposer la même chose que les autres.


Pour aller plus loin avec du droit de la propriété intellectuelle, il faut savoir que les auteurs, de n'importe quelle œuvre de l'esprit (création résultant d'une activité intellectuelle ou artistique, revêtant toute forme d'expression et ayant un caractère d'originalité) est protégé du seul fait de la création de son œuvre à partir du moment où l’œuvre a une forme tangible et porte l’empreinte de la personnalité de son auteur.

En effet, l'article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle dispose que :


L'auteur d'une oeuvre de l'esprit jouit sur cette oeuvre, du seul fait de sa création, d'un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous.

Ce droit comporte des attributs d'ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d'ordre patrimonial, qui sont déterminés par les livres Ier et III du présent code.


De ce fait, quand quelqu'un veut utiliser votre texte, dessin, livre… votre œuvre de l'esprit, il va falloir établir un contrat de cession. La personne qui veut utiliser votre œuvre va devoir vous payer pour avoir le droit de l'utiliser. Néanmoins, lorsqu'une oeuvre tombe dans le domaine public, n'importe qui peut l'utiliser sans rien payer ! De ce fait, ça coûte moins cher de monter en scène une pièce de théâtre non contemporaine où l'auteur sera décédé depuis longtemps.


Qu'est-ce que le domaine public ?

Ce sont tous les biens et œuvres qui ne sont plus protégées par le droit de la propriété intellectuelle.

Une œuvre tombe dans le domaine public 70 ans après la mort de l’auteur. A cette date, chacun peut librement exploiter cette œuvre sans demander d’autorisation préalable. Toutefois, le droit moral étant perpétuel, les ayants droit (descendants) peuvent faire cesser une atteinte qui constitue une dénaturation de l’œuvre (coupures dans le texte par exemple).

Pour exemple, Alfred Musset est décédé en 1857, ses œuvres sont dans le domaines public depuis 1927.

Attention toutefois, pour les artistes étrangers, il y a aussi des règles spécifiques selon les pays (copyright) donc un artiste étranger, mort depuis 70 ans ou plus, n'assure pas nécessairement que vous pouvez librement utiliser ses œuvres en France.


Après, je ne dis pas que les metteurs en scène choisissent toujours des textes anciens pour ne pas payer et avoir une grande liberté de mise en scène. Ça doit contribuer, mais aussi ce sont souvent les textes les plus connus de tous, étudiés à l'école… Les pièces de théâtre modernes, celles qui sont écrites aujourd'hui sont forcément moins connues, et elles seront d'ailleurs célèbres grâce à des mises en scène !

À savoir, en droit de la propriété intellectuelle, si le texte d'une pièce de théâtre est une œuvre de l'esprit protégée, la mise en scène est également une œuvre de l'esprit protégée.


Les livres en films


Évidemment, toutes les règles de la propriété intellectuelle s'imposent ici aussi.


Il est courant, depuis très longtemps, que les films se basent sur des livres. Par exemple Harry Potter par JK Rowling, le Seigneur des Anneaux par JRR Tolkien ou encore Ça de Stephen King.


Le premier film adapté d'une œuvre littéraire est sorti en 1902, dure 14 minutes et a été écrit, produit et réalisé par Georges Méliès. Il s'agit de Le Voyage dans la Lune qui est un film de science-fiction français.

Il ne s'agit pas réellement d'une adaptation au cinéma d'un livre, mais plutôt d'un film largement inspiré de deux œuvres littéraires : les romans De la Terre à la Lune de Jules Verne (1865) et Les Premiers Hommes dans la Lune de H. G. Wells (The First Men in the Moon, 1901).


D'après le site Babelio il y a 6701 livres qui ont été adaptés au cinéma. C'est énorme, et on ne pourrait pas tous les présenter.


De mon expérience personnelle, je voudrai évoquer 2 souvenirs d'adaptation en film (en dehors des films vus en classe après avoir lu le livre).

Tout d'abord, la saga Twilight. C'est la première fois que je lisais des livres puis je les voyais en films. Avec ce goût amer de me dire que "je n'aurai pas fait ça comme ça" et "il manque ça, et ça, et ça…". Évidemment, je ne dirai pas que j'étais déçue, j'en attendais simplement plus. Mon livre préféré des quatre, Révélation, a donné naissance à 2 films, ce qui a permis de davantage développer l'histoire avec les détails du livre. Également très intéressant, la fin du dernier film n'est pas comme dans le livre ! Ce qui fait que l'on pense connaître la fin, tranquillement assis dans son siège au cinéma, et là le film prend une tournure totalement inattendu. Même si c'est un film peu récent (2012) je ne voudrai pas spoiler ceux qui ne l'ont pas vu, car pour moi c'est une scène mythique.

Pour le premier film Twilight, Fascination, je l'ai lu après avoir vu le film. C'est d'ailleurs la seule fois que j'ai fait ça, mais voulant lire les autres livres après avoir vu le premier film, je préfèrais avoir tout lu. J'ai donc vu le premier film, lu le deuxième livre puis lu le premier livre.


Ma seconde expérience d'adaptation que je voudrai évoquer c'est le livre Si je reste de Gayle Forman. Le livre est sorti en 2009 et le film avec Chloé Grace Moretz en personnage principal, est sorti en 2014.


En voici la quatrième de couverture : Mia a 17 ans. Un petit ami, rock star en herbe. Des parents excentriques. Des copains précieux. Un petit frère craquant. Beaucoup de talent et la vie devant elle.

Quand, un jour, tout s'arrête. Ses rêves, ses projets, ses amours. Là, dans un fossé, au bord de la route. Un banal accident de voiture... Comme détaché, son esprit contemple son propre corps, brisé. Mia voit tout, entend tout. Transportée à l'hôpital, elle assiste à la ronde de ses proches, aux diagnostics des médecins. Entre rires et larmes, elle revoit sa vie d'avant, imagine sa vie d'après. Sortir du coma, d'accord, mais à quoi bon ? Partir, revenir ? Si je reste…


J'avais adoré le livre, dans lequel j'étais restée accrochée tout du long. J'en ai d'ailleurs déjà parlé dans cet article. On a envie de connaître sa décision, de connaître sa vie. Et je me souviens avoir été très déçue par le film. Certains détails qui me semblaient importants n'ont pas été respecté et j'ai trouvé ça très dommage.

J'ai eu aucun souci avec le choix des acteurs, mais pour moi ce n'est pas un bon film et le livre vaut mille fois mieux !


Les livres en séries


Toutes les règles de la propriété intellectuelle s'appliquent ici aussi.


Il y a beaucoup moins de livres adaptés en séries ! D'après le site Sens Critique il y en aurait pour le moment environ 80. Vous saviez certainement que Game of Thrones était d'abord une saga de livres, mais saviez-vous par exemple que Outlander, Under The Dome et Pretty Little Liars sont issus de livres ?


L'avantage d'une série, je trouve, c'est qu'il y a plus de temps pour développer l'histoire et respecter au mieux le texte. Tous les épisodes mis bout à bout sont plus longs qu'un film donc ça laisse la possibilité de bien développer le scénario.


Honnêtement, je n'ai lu qu'un seul livre et regardé la série adaptée, il s'agit de Le temps est assassin de Michel Bussi, sorti en 2016. En 2019, ça a donné naissance à une série télévisée de 8 épisodes sur TF1. J'ai été très déçue du résultat, du casting, et du choix des détails. Peut-être fallait-il plus d'épisodes pour bien développer l'intrigue. J'avais adoré ce livre, mais j'ai trouvé que le résultat en série n'était pas du tout fidèle, il manquait nombreux détails, et le rôle principal de Clotilde, joué par Mathilde Seigner n'était pas du tout comme dans le livre.



Et vous, avez-vous été déçus de certaines adaptations ? Je suis curieuse d’avoir vos avis sur le sujet et de savoir ce que vous vous pensez des adaptations de livres !



C.

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